A propos de la marque
Parce que l’Afrique possède des tisserands et des teinturiers d’exception, la volonté de la marque est de valoriser leur travail traditionnel et de le faire connaître sur les autres continents.
Chaque pièce de la collection de la première collection baptisée Ayo, est, colorée, chic, dans l’air du temps et singulière. Des vêtements de vacances qui peuvent être portés à la plage, en soirée ou en balade estivale. Certaines pièces à coupe accompagnent très bien les femmes au bureau comme à la ville. Les tissus de la marque sont essentiellement teints et tissés à la main sur mesure et selon une méthode de fabrication respectueuse de l’environnement.
Chaque pièce est unique. Elles sont chacune, confectionnées avec des tissus de haute qualité très agréables à porter. Les principales matières utilisées sont le coton biologique, le coton cultivé et tissé au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, la soie de Lyon et la dentelle 100% française.
L’histoire de la créatrice
Comment y êtes vous arrivez ?
J’y suis arrivée grâce aux gens qui m’entourent : ma famille et mes collaborateurs.
La famille car, lorsqu’on se lance dans l’entrepreneuriat, il est primordial d’avoir le soutien de sa famille. L’épanouissement personnel n’est possible que si on arrive à concilier vie professionnelle et vie de famille. Au delà de ce soutien moral, j’ai profité des compétences de mes proches lors du lancement de Kalyca : ma mère, pour son expertise de couturière, mon mari, qui me conseille sur la communication et prends les photos.
Je veux proposer au client une autre façon de consommer.
Comment définiriez vous Kalyca ?
Je définirais Kalyca d’abord par un style qui s’adresse à celles et ceux qui ont le gout des belles choses ! Mes créations allient l’élégance au bien-être. Je considère l’expression « il faut souffrir pour être belle » d’un autre temps. Aujourd’hui, les femmes prennent conscience que la beauté est indissociable du bien être. Ainsi, je dessine mes vêtements pour qu’ils soient pratiques et agréables à porter et n’entravent pas la liberté du corps. Enfin, mes créations mettent en avant le textile artisanal ouest africain et plus précisément les batiks de Côte d’ivoire.
Au delà du style, Kalyca est une marque engagée dans la promotion d’une mode responsable. L’objectif est de proposer au client une autre façon de consommer. En achetant Kalyca, il a l’assurance qu’il ne finance ni l’exploitation humaine, ni une industrie polluante. Que ce soit les vêtements, les sacs ou les sandales, les produits Kalyca sont tous conçus dans un soucis de qualité et de durabilité.
Quelle est votre vision de la mode pour l’Afrique ?
L’industrie de la mode doit se professionnaliser en Afrique. De nombreux pays possèdent un savoir-faire artisanal textile exceptionnel mais qui est sous-exploité faute de structuration de l’activité. Je rencontre des difficultés pour faire fabriquer mes tissus en Afrique de l’Ouest. Les artisans exercent souvent en second métier et n’ont pas de société. Il est difficile de les joindre, d’obtenir des factures, d’avoir des informations techniques telles que le grammage des tissus. Ce manque d’organisation empêche la professionnalisation ainsi que le développement de leur activité à l’international. Les gouvernements des pays africains doivent soutenir le développement de l’industrie de la mode et capitaliser sur ces savoir-faire largement sous-exploités.
Comment pensez-vous que la mode en Afrique évoluera ?
Nous assistons à un retour aux sources de la diaspora africaine. Alors que le soucis d’intégration poussait ces Africains exilés à l’adoption des codes occidentaux, nous constatons aujourd’hui un désir d’affirmation culturelle. Le nappy, ce mouvement de libération des cheveux crépus apparu dans les années 2000 aux Etats-Unis, en est très symptomatique. Aujourd’hui, cette revendication passe aussi par le style vestimentaire. Il y a une prise de conscience de la richesse de la mode africaine par les Africains eux-mêmes. Ces Africains exportent la mode africaine de par le monde et suscitent en retour l’intérêt du monde pour la mode d’origine africaine. Je pense que la mode internationale va adopter les codes de la mode emergent d’Afriqu, et que cette mondialisation, par effet miroir, fera prendre conscience à l’Afrique du potentiel de sa mode. Avec Kalyca, je veux mettre en avant ce potentiel en montrant que même les tissus traditionnels peuvent être utilisés sur des tenues modernes et élégantes.
Que pouvons nous vous souhaitez pour votre marque ? Sa prochaine étape ?
Kalyca est une nouvelle marque par laquelle je nourrie de grandes ambitions. Mon objectif est de proposer une autre façon de consommer. Pour démontrer que c’est possible, il faut prouver que le commerce éthique est viable d’un point de vue économique. La prochaine étape de Kalyca est donc, comme pour toute entreprise, d’être rentable et surtout de créer une relation durable avec les artisans avec lesquels je collabore. Intégrer le monde de la mode est difficile et ne se fait pas du jour au lendemain. Surtout lorsqu’on fait du commerce en ligne, car le client a besoin d’être rassuré sur la qualité des produits et le sérieux de la marque. C’est pourquoi je suis très heureuse de recevoir le soutien de Nelly Wandji (fondatrice de la place de marché MoonLook pour la promotion de la diversité et des créations contemporaines d’Afrique N.D.L.R) qui est une référence dans le milieu. Nous pouvons donc souhaiter à Kalyca que cette reconnaissance des professionnels de la mode s’élargisse encore.
Si vous pouviez changer une étape de votre parcours, que changeriez vous ?
Ceux qui ont lu l’histoire de mon parcours sur mon blog savent que, comme beaucoup d’entre nous, j’ai commencé ma carrière professionnelle dans une voie qui n’était pas la mienne. Pour autant, je constate que toutes les étapes de mon parcours singulier m’ont permis d’avancer et d’apprendre, et je ne serais surement pas là où je suis aujourd’hui si une seule de ces étapes eut été différente. Par exemple, les connaissances acquises durant mes dix ans passés en banque m’ont énormément aidé pour monter le business plan de ma société. Même la guerre en Côte d’Ivoire a été une étape nécessaire pour me pousser à l’exil en France, pays où je me suis mariée, eu mon enfant, et eu l’opportunité de la reconversion professionnelle pour créer Kalyca. Aussi dure qu’ait parfois pu être ma vie, je ne changerais rien de mon parcours car il m’a permis d’être aujourd’hui à la place qui, je pense, est la mienne.
Nous sommes dans une époque marquée par les crises : sociales, environnementales, démographiques, culturelles, etc. Si nous les ignorons et ne réagissons pas, nous les subirons d’autant plus fort. C’est précisément cette envie d’agir qui m’a poussée à créer Kalyca. L’industrie textile étant la deuxième plus polluante au monde, il y a beaucoup à faire dans le domaine de la mode. Je constate que les gens ont envie d’agir et sont de plus en plus soucieux de la provenance et de la composition des produits qu’ils consomment. Je reçois beaucoup de messages de soutien des gens qui partagent mes idées. Je pense qu’une prise de conscience s’opère, c’est ce qui me fait garder espoir.
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