Yinka Shonibare

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LAST SUPPER (AFTER LEONARDO), 2013 – ©2006, Yinka Shonibare, MBE

 

Qu’elle intrigue, questionne ou dérange, son œuvre ne laisse jamais indifférente.

S’il est un artiste majeur de la scène contemporaine africaine dont il nous faut parler c’est bien Yinka Shonibare. C’est un artiste complet dont l’imaginaire s’exprime à travers des medium aussi divers que la photographie, la sculpture, la peinture ou encore l’installation. Né à Londres, où il vit et travaille aujourd’hui, il a passé une partie de son enfance et de son adolescence au Nigéria, pays de ses origines. Il tire ses inspirations de ce mélange des cultures et de la rencontre entre les arts d’ailleurs et d’ici.

Yinka Shonibare est connu en particulier pour son travail avec le Wax, qu’il commence à utiliser dans les années 90. Il rhabille alors des mannequins sans tête à la mode victorienne, installés parfois dans des intérieurs d’époque. Il joue avec le Wax et ses motifs, l’utilise pour couvrir du mobilier, tapisser des murs ou remplir une bibliothèque. Cependant, ces parodies d’intérieurs anglais ou de scènes typiquement bourgeoises, nous laissent une impression étrange et pour cause. L’importance du Wax dans son œuvre est double, car s’il est aujourd’hui communément porté et arboré par la communauté noire africaine, son histoire ne cesse de nous rappeler la période du colonialisme. En effet, le tissu tient ses origines des colons anglais et hollandais qui, s’inspirant de la technique à la cire du batik javanais, décident d’imprimer des motifs colorés sur le tissu. Il sera ensuite repris et réinterpréter sur le marché africain de l’étoffe. Sous l’apparente légèreté des scènes, l’histoire pesante des colonies nous laisse un goût amer.

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HOW TO BLOW-UP TWO HEADS AT ONCE – ©2006, Yinka Shonibare, MBE

La question de l’identité se lie en filigrane dans toutes ses créations. Et si elle reflète une partie de son l’histoire, cette question de l’identité reste universelle et résonne en chacun de nous. A l’heure de la mondialisation, d’internet et des réseaux sociaux, ne sommes-nous pas tous en quête de cette fameuse identité ?

Yinka Shonibare nous amène ainsi à réfléchir sur un pan de notre histoire et les conséquences qui s’ensuivent et régissent encore nombres de nos rapports sociaux. Tout en esthétisme, délicatesse et humour, il interroge et met en évidence l’héritage culturel que le métissage et la rencontre de ces deux mondes nous a laissé.

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