Cheick Diallo Designs, Made in Mali

Cheick Diallo est l’un de ces pionniers du design en Afrique que vous devez connaitre. Depuis plus de vingt ans, il  s’évertue à créer un langage contemporain aux objets et techniques de son pays d’origine le Mali. Dans ses créations, parmi nos coups de coeur, on retrouve l’emblématique Dibi (ci-dessous) accompagné ici d’une lampe Dokter & Misses (designer d’Afrique du  sud).

Cheick-Diallo-Dibi-chair_Dokter-and-Misses-Sweat-lamp

« Je voulais faire de l’or avec ce qui sort des poubelles » Cheick Diallo

Comment a évolué votre travail ?

Pour répondre à des commandes telles que du mobilier de collectivités à Bamako, il faut travailler avec des matériaux accessibles et des ressources naturelles. Le Mali ne produit pas de métal, mais le fer à béton fait l’affaire. Ou le fil de nylon, il y a une tradition du tressage forte. Toutes les familles possèdent un fauteuil basique tressé, c’est une icône populaire. Aujourd’hui, il vient de Chine, de Dubaï. J’ai recréé ces fauteuils avec des tresseurs de Bamako. Il n’y a pas de bois, je me suis tourné vers le cuir car c’est un pays d’élevage. Le Mali produit beaucoup de coton, la teinture y est très maîtrisée. J’essaye de transférer cette technique de la teinture sur la peau de mouton et sur le cuir.

Perception du design en Afrique : Il est mieux compris, un peu mis en vitrine. Grâce aux médias, lors des biennales internationales comme Saint-Etienne, quelques designers africains ont pu émerger comme Balthazar Faye, Kossi Assou, Vincent Niamien… Et il y a de plus en plus d’étudiants qui veulent faire des écoles de design, en Europe, en Afrique du Nord, en Afrique du Sud.

Son combat : C’est le design «fait» en Afrique et non pas le «design africain», qui n’existe pas. Le design est cosmopolite. Au Mali, l’industrie n’étant pas développée, je travaille et défends des artisans, car leurs objets ne sont jamais identiques. Je me bats aussi pour le recyclage. 80 % des ménages possèdent des fourneaux, des ustensiles recyclés. Il y a un site à Bamako, la Forge de Médine, qui compte 300 à 400 forgerons. Ils travaillent sans électricité, dans des conditions «Germinal», pour recycler tous les métaux. On les appelle les «au revoir la France», comme les carcasses de voitures qui n’y retourneront jamais. Mon combat à moi, c’est «Retour à l’envoyeur» avec des objets de récup transformés et vendus en France. Mon autre objectif, c’est la formation des jeunes. Il faut créer des écoles, j’organise des workshops à travers l’Afrique.

Découvrez, ou re-decouvrez l’interprétation contemporaine du design en Afrique ici

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